© Iwan Baan

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Campus des Beaux-arts de Hangzhou,Chine

Marie-Hélène Contal Source: citechaillot.fr

Un tel titre n’est pas neutre : Wang Shu appartient à l’escouade de jeunes architectes chinois qui s’émancipent de ces énormes agences publiques d’architecture héritées de l’époque communiste et qui monopolisent toujours la production. Mais les temps changent. De jeunes architectes, souvent formés aux Etats-Unis, s’inscrivent en contre et créent des agences « à l’occidentale » pour affirmer une nouvelle pratique, inventive et critique, de l’architecte.

Ouverts aux échanges, ils animent en Chine un débat indépendant, stimulant et forment une génération “dont on peut tout attendre”, selon la belle expression de Frédéric Edelmann. Parmi eux, Wang Shu s’affirme par un authentique tempérament d’auteur, et aussi par l’originalité de sa position, face au maelström urbain que vit la Chine aujourd’hui.

Architecte du nouveau campus de l’école nationale des Beaux-Arts de Hangzhou, Wang Shu l’a construit en récupérant les matériaux des vieux quartiers que la ville démolit sans état d’âme au même moment. Les belles tuiles et les pierres ont été soigneusement réutilisées, dans une architecture qui, comme tous les projets de Wang Shu, est fondée sur la quête d’une identité moderne pour la Chine qui ne nie pas sa propre civilisation.

Le Musée d’Art de Ningbo, superbe démonstration d’architecture contemporaine dans une ville en chantier, la maison de la Céramique, aux lignes « miesiennes », sont pareillement construits avec ce que Wang Shu aime préserver d’une architecture traditionnelle, des matériaux familiers et précieux, remis en œuvre avec soin. La présence de la matière est profondément émouvante, la proposition esthétique est puissante car Wang Shu est aussi un grand scénographe qui sait poser une architecture sur son socle, orchestrer les relations avec le paysage. Son installation à la Biennale de Venise 2006, un champ de tuiles, récupérées dans les démolitions de Hangzhou, était l’un des grands moments de cette session.

Partout ailleurs dans le monde, un architecte peut ainsi rendre hommage au passé mais dans la Chine contemporaine, il ne faut pas sous-estimer la charge critique d’une telle démarche. Wang Shu, qui est aussi théoricien, plaide dans son pays pour le ‘slow build’, une course au progrès qui ralentisse pour que l’urbanisation soit plus attentive aux populations, pour qu’une culture qui recèle des trésors d’art de vivre ait le temps “d’infuser” dans le projet. “J’étais écrivain avant de devenir architecte et l’architecture n’est qu’une part de mon travail. Pour ma part, l’humanité est plus importante que l’architecture, et l’art de construire plus important que la technologie”.

La sérénité de cette position est d’autant plus convaincante qu’elle s’exprime par une architecture qui évite toute facilité dans sa propre rhétorique. Ces matériaux anciens qu’on pourrait sur-représenter sont mis en œuvre avec sobriété, avec un savoir-faire renouvelé. Le propos pourrait être bavard, il est médité. D’un acte profondément critique surgit la poésie.

Wang Shu dirige le département de l’école nationale des Beaux-Arts de Hangzhou. Parmi ses oeuvres, le nouveau campus de cette école, le musée d’Art contemporain de Ningbo, des maisons en terre à Hangzhou et Ningbo, une bibliothèque à Suzhou. Il vient d’achever 5 tours de 100 m de haut à Hangzhou où il superpose des maisons à cour traditionnelle sur deux niveaux. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions en Europe (NAI à Rotterdam, Congrès de l’UIA à Istanbul en 2005, “Alors la Chine ?” à Beaubourg en 2003…).

中國美術學院象山校區

來源:南都周刊,歐寧博客,人文與社會

技術資料:
建築師:王澍
項目地點:杭州,轉塘鎮,象山,中國
用地面積:約400畝
建築面積:約15萬平方米
設計範圍:總體規劃,建築設計,景觀設計,室內設計
結構形式:鋼筋混凝土框架與局部鋼結構,磚砌填充牆
主要材料:竹模板混凝土,回收舊磚瓦,本地杉木,竹,鋼
設計時間:2001.4-2002.9;2004.6-2006.6
施工時間:2003.6-2007.10;2005.6-2007.9

这片校园是国立中国美术学院为它的建筑艺术学院、设计艺术学院、公共艺术学院、影视动画学院、实验加工中心、基础教学部建造的新校园,500多教师和5000多本科与研究生在这里教学、学习与生活。

建筑师王澍在象山新校园的建造中体现了自己的思考与主张。在建筑选址时,但学院的教授、艺术家与建筑师共同认为,依照中国的文化传统,环境中的山水甚至比建筑更加重要。环境中的山水甚至比建筑更加重要。如何在迅速丧失地域文化的中国城市重建有地域根源的场所结构,如何让中国传统与山水共存的建筑范式活用在今天的现实,如何利用大学校园的建造规模探索一种当代中国本土新的城市营造模式。

回望中国传统园林院落式的大学建筑原型,象山新校园最终呈现为一系列面山而营的差异性院落格局。建筑群敏感的随山水扭转偏斜,场地原有的农地、溪流和鱼塘被小心保持,中国传统园林的精致诗意与空间语言被探索性的转化为大尺度的淳朴田园。

那些校园建筑因此不是孤立的设计出来,而是在自然城市之间的思考中显现出来。在中国的建筑传统中,这样的建筑被称为园林。这个词无法用西语的花园去翻译,它特指自然被置城市,而城市建筑因此发生某种质变,呈现为半建筑半自然的形态。

如果自然是一端,建筑师思考的另一端就是城市,一系列似乎在等待某种事件突发的小场所,似乎有点散漫,甚至没有一个严格的结构,但真正的生活才可能在这里放松的发生。

建筑产生了檐下、洞内、飞道、屋顶下沉院落、屋顶平台、树下、田间、河边等多样性的教学交流空间,在这里,学院教育最重要的就是心灵的自由。

在象山新校园中,所有的建筑都以这座象山为最重要的思考与观看的对象。每个建筑都如同一个中国字,它们都呈现出面对象山的某种指向性,而字与字之间的空白同样重要,是人们在漫游时一次又一次回望那座青山的位置。

面对当下中国城市的大规模拆毁重建现象,超过700万片不同年代的旧砖瓦被从浙江全省的拆房现场回收到象山新校园,这些可能被当做垃圾对待的东西被在这里循环利用,并有效控制了造价,重新演绎了中国本土可持续性的建造传统。

象山新校园或许是中国传统与现实激烈冲突中诞生的别样乌托邦,30座大小不一的建筑平静地沉浸在中国南方平缓的山水之间,这里流动着艺术学子的青春、激情、沉思与梦想,昭示着一条通往人们内心的返乡路。

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