[column width=”64%” padding=”3%”]Traduction par Marie-Hélène CORBIN
Un certain nombre de grandes métropoles économiques chinoises sont sous la menace de catastrophes naturelles, à l’instar de beaucoup de villes côtières de pays en voie de développement.
Dotées de ressources naturelles abondantes et de transports bien conçus, les villes côtières sont les plus densément peuplées au monde. 13 % des citadins habitent dans ces villes côtières qui représentent seulement 2% de la surface du globe, et 65 % des villes côtières ont une population dépassant les 5 millions d’habitants.
Un rapport de l’ONU a conclu à un risque élevé de désastres climatiques sur ces villes, comme les typhons et les ouragans, les inondations, les éboulements ou la sécheresse.
Bien que le niveau d’urbanisation soit faible en Afrique et en Asie, le nombre d’habitants dans les villes côtières est proportionnellement beaucoup plus élevé qu’aux Etats Unis et en Europe. Ceci est particulièrement vrai en Asie, où vivent les trois quarts des habitants des villes côtières de la planète, soit les deux tiers des citadins du monde. Ces villes sont plus vulnérables vis-à-vis d’une montée du niveau de la mer et de tsunamis.
Le ‘rapport 2008 des catastrophes mondiales’ de la Croix Rouge Internationale a observé que des catastrophes liées au climat se sont abattues en 2007 sur l’Asie à 15 reprises avec à chaque fois un impact sur plus d’un million de personnes. Parmi elles, des inondations ont affecté 100 millions de personnes en Chine, et plus de 10 millions de personnes en Inde et au Bengladesh. En mai 2008 a eu lieu en Birmanie un orage tropical qui a touché près de la moitié de la population, et a fait près de 80.000 morts.
Un peu moins du tiers des très longues côtes chinoises est au niveau de la mer. Plus de 70 % des grandes villes, plus de la moitié de la population et plus de 70 % de la production agricole et industrielle se situent sur la côte Est. Mais ces centres socio-économiques plus riches et plus developpés sont susceptibles de connaître des typhons, des inondations ou autres catastrophes naturelles. Un rapport de l’OCDE a classé Canton, Shanghai, Tianjin et Ningbo parmi les 20 premières villes à haut risque d’inondations, l’évaluation étant effectuée selon le niveau de population et de propriétés détenues.
Ces villes développées ont déjà montré leur faible marge de manoeuvre aux désastres climatiques dont la fréquence s’intensifie. Depuis juin 2008, Canton, Shenzhen, Shanghai, Haikou etc, ont été touchées par des pluies torrentielles et des inondations qu’elles n’avaient pas connues depuis des décennies voire des centaines d’années, entraînant des grands dommages économiques.
Et ceci ne concerne pas seulement les villes côtières. Ces dernières années, beaucoup de villes chinoises de l’intérieur du pays ont été victimes de plus en plus souvent des conditions climatiques extrêmes. Par exemple en juillet 2007, un orage et des pluies torrentielles jamais vus depuis 115 ans se sont abattus sur Chongqing, pendant que Ji’nan recevait des averses d’une violence inédite.
Beaucoup de villes sont désarmées face à ces catastrophes, et les pertes sont immenses. Même si l’environnement urbain se développe dans un souci écologique, les villes se révèlent incapables de réagir face aux effets du changement climatique. En juillet 2008, des pluies torrentielles à Kunming ont provoqué la paralysie de 80 % du trafic urbain, la fermeture de l’aéroport pendant 8 heures, transformant la ville aussi appelée ‘ville du printemps’ en piscine géante.
Tout ceci prouve que l’urbanisation excessive et irraisonnée accroit la vulnérabilité des villes et des pays en voie de développement vis-à-vis des changements climatiques.
Premièrement, les bases des infrastructures urbaines et la capacité à se protéger contre les catastrophes ne suivent pas le rythme de développement des villes. Beaucoup de villes chinoises ont négligé l’aspect de la protection de l’environnement au cours de leur développement et de l’installation des moyens de transport, de l’électricité et des infrastructures. Par exemple, le vieillissement des tuyauteries du système d’alimentation en eau et le mélange des eaux de pluie aux eaux usées présentent de graves dangers. Certaines villes comme Ji’nan, Chongqing, continuent à utiliser un ancien zonage urbain qui n’est plus adéquat et augmente le risque de catastrophes écologiques et environnementales.
Deuxièmement, beaucoup de villes chinoises ont vu affluer ces dernières années un grand nombre d’immigrants à la recherche de travail, et la capacité d’accueil de ces villes a été dépassée. Les nouveaux arrivants se logent alors dans des zones éloignées au-delà des banlieues, où le drainage des eaux et l’évacuation des déchets ne sont pas structurés. En cas de catastrophe climatique, les effets sont empirés dans ces zones urbaines marginalisées.
Troisièmement, les déplacements des travailleurs migrants stimulés par l’urbanisation et l’industrialisation augmentent la pression et le risque sur les villes côtières. En Chine, un grand nombre de travailleurs laissés pour compte dans les villages ruraux ont quitté leurs régions pauvres de l’intérieur de la Chine pour se diriger massivement vers les régions côtières. Ils alimentent ainsi en fournissant une main d’oeuvre suffisante la croissance économique de la Chine orientée vers l’export, tout en augmentant excessivement la densité de population de ces régions côtières.
Pendant le Nouvel An chinois 2008, en pleine période connue pour être, dans la Chine actuelle, la plus grande migration de travailleurs retournant dans leur village, le sud du pays a connu de terribles pluies, neiges et vents froids, les trains et les routes ont été paralysés, des millions de personnes extenuées ont été bloquées dans les gares.
Pour réduire la vulnérabilité des villes côtières vis-à-vis des risques liés aux changements climatiques, il est donc nécessaire de revoir le modèle économique traditionnel tourné vers l’export. Le modèle de croissance économique et d’urbanisation doit évoluer, tout comme le sens de migration des travailleurs. Il faut adopter des mesures incitant la main d’oeuvre à se déplacer des villes côtières vers les centres économiques de l’intérieur du pays.
Ainsi, face à la menace chaque jour plus grande liée aux changements climatiques, les challenges des villes chinoises ne se situent pas seulement dans l’amélioration de la planification urbaine, la conception d’infrastructures de prévention des désastres et la réponse à l’urgence lors de catastrophes. Ils se situent plus généralement dans l’élaboration d’une stratégie de développement économique et démographique, dans l’analyse poussée des manquements dans le système d’urbanisation progressive du pays.
La Chine dans son ensemble pourrait ainsi renforcer sa capacité à réagir de manière appropriée aux désastres dans chaque ville, d’éviter la propagation des catastrophes en chaine par l’effet domino. Cette orientation serait la plus pertinente pour envisager le processus d’urbanisation de la Chine. [/column] [column] [/column]转载自中外对话
发展中国家的很多沿海低洼城市正受到自然灾害的严重威胁,这包括中国的很多重要经济中心。
由于资源丰富、运输便利,沿海地区是全球人口分布最密集的地区,有13%的城市人口居住在仅占世界陆地面积的2%的低海拔沿海地区,其中人口超过500万的城市有65%分布在这一地区。根据联合国对这些城市受到台风/飓风、洪水、滑坡、干旱等与天气有关的自然灾害风险的评估,发现许多沿海城市是灾害风险集中而高发的区域。非洲和亚洲虽然城市化水平低,居住在沿海地区的城市人口比例却远远高于北美洲和欧洲, 尤其是亚洲,容纳了全球低海拔沿海地区3/4的人口,世界2/3的城市人口。这使得许多发展中国家城市更容易遭受到海平面上升和海洋灾害的影响。国际红十字会发布的《2008年世界灾害报告》指出,2007年亚洲发生了15次受影响人数超过100万的自然灾害,其中,中国的水灾影响了1亿人的生活,印度和孟加拉国水灾影响人数也分别超过1000万。2008年5月发生在缅甸的强热带风暴,致使全国近半人口受灾,近8万人死亡。
中国海岸线漫长,沿海低洼地区约占整个海岸线地区的30%,70%以上的大城市、50%以上的人口及70%以上的工农业产值,分布在沿海及东部地区,而这些社会经济水平相对较高的地区容易遭受到台风、洪涝等气象灾害袭击。经济与合作组织(OECD)的一项研究表明,如果对全球暴露于洪水风险中的沿海城市按照人口和社会资产排序,中国的广州、上海、天津、宁波等城市均位列风险最大的前20个城市之中。这些发达的城市在日益频繁的气候灾害面前已经表现出异常脆弱的一面。2008年6月以来,广州、深圳、上海、海口等多个沿海城市先后遭到几十年甚至上百年不遇的暴雨、水灾的袭击,造成了巨大的经济损失。实际上,不仅仅在沿海地区,近些年,中国内陆许多城市也频繁遭遇到极端天气事件的袭击,如2007年7月重庆遭受115年来最强雷暴雨袭击,济南遭受有气象记录以来最大暴雨袭击。
许多城市面对灾害束手无策,损失惨巨,即使生态环境良好的城市,也暴露出面对气候变化的脆弱性,2008年7月的昆明暴雨造成城市80%以上的道路交通瘫痪,机场关闭8个小时,使得春城成为一片泽国。
不合理的城市化和城市发展模式加剧了发展中国家及其城市应对气候变化的脆弱性。首先,城市环境基础设施和防灾能力跟不上城市发展的步伐。中国许多城市在发展过程中重交通、电力等设施,忽视环保基础设施,以城市排水系统为例,管道设备老化加上雨污合流的功能设计,在排水、防洪等方面埋下了严重的隐患。一些城市如济南、重庆依然延续着旧城市规划遗留的不合理的区位布局,加剧了城市潜在的生态和环境风险。
第二,中国许多城市由于对劳动力的巨大需求,近年外来人口大量涌入,超过了城市的接纳能力,在城郊结合地带出现大片外来人口的聚集区,供排水、废弃物处理等基础设施建设滞后,一旦发生城市气象灾害,会加剧城市边缘地带的受灾程度。
第三,城市化和工业化驱动的劳动力转移模式加剧了沿海地区的风险压力。在中国,大量的农村剩余劳动力从贫困内陆地区向沿海发达地区流动,充足的劳动力一方面大大促进了中国出口导向的经济增长,另一方面也造成了沿海地区过于密集的人口分布。在2008年春节期间,被称为中国当代“最大规模人口迁移”的农民工返乡潮遭遇南方的雨雪冰冻灾害,铁路、公路瘫痪,数百万人被困在车站。为了减小沿海城市气候变化风险的潜在脆弱性,需要重新思考传统的以外向型经济为动力的经济增长模式及城市化模式,改变单一的劳动力流动模式,采取措施引导劳动力从沿海地区向内陆地区的经济中心移徙。
综上所述,在日益加剧的气候变化风险面前,中国城市所面临的问题不仅仅表现在城市规划、防灾基础设施和灾害应急能力等方面的改善,更应该从经济区域布局和人口发展的总体战略,中国城市化进程的内在缺陷等方面进行深入分析,以便从整体上增强中国及各城市应对冲击的适应能力,避免单一的问题引发多米诺骨牌式的连锁负面效应。从这个角度思考气候变化对中国城市和城市化进程的影响,应该更有意义。
Un certain nombre de grandes métropoles économiques chinoises sont sous la menace de catastrophes naturelles, à l’instar de beaucoup de villes côtières de pays en voie de développement.
Dotées de ressources naturelles abondantes et de transports bien conçus, les villes côtières sont les plus densément peuplées au monde. 13 % des citadins habitent dans ces villes côtières qui représentent seulement 2% de la surface du globe, et 65 % des villes côtières ont une population dépassant les 5 millions d’habitants.
Un rapport de l’ONU a conclu à un risque élevé de désastres climatiques sur ces villes, comme les typhons et les ouragans, les inondations, les éboulements ou la sécheresse.
Bien que le niveau d’urbanisation soit faible en Afrique et en Asie, le nombre d’habitants dans les villes côtières est proportionnellement beaucoup plus élevé qu’aux Etats Unis et en Europe. Ceci est particulièrement vrai en Asie, où vivent les trois quarts des habitants des villes côtières de la planète, soit les deux tiers des citadins du monde. Ces villes sont plus vulnérables vis-à-vis d’une montée du niveau de la mer et de tsunamis.
Le ‘rapport 2008 des catastrophes mondiales’ de la Croix Rouge Internationale a observé que des catastrophes liées au climat se sont abattues en 2007 sur l’Asie à 15 reprises avec à chaque fois un impact sur plus d’un million de personnes. Parmi elles, des inondations ont affecté 100 millions de personnes en Chine, et plus de 10 millions de personnes en Inde et au Bengladesh. En mai 2008 a eu lieu en Birmanie un orage tropical qui a touché près de la moitié de la population, et a fait près de 80.000 morts.
Un peu moins du tiers des très longues côtes chinoises est au niveau de la mer. Plus de 70 % des grandes villes, plus de la moitié de la population et plus de 70 % de la production agricole et industrielle se situent sur la côte Est. Mais ces centres socio-économiques plus riches et plus developpés sont susceptibles de connaître des typhons, des inondations ou autres catastrophes naturelles. Un rapport de l’OCDE a classé Canton, Shanghai, Tianjin et Ningbo parmi les 20 premières villes à haut risque d’inondations, l’évaluation étant effectuée selon le niveau de population et de propriétés détenues.
Ces villes développées ont déjà montré leur faible marge de manoeuvre aux désastres climatiques dont la fréquence s’intensifie. Depuis juin 2008, Canton, Shenzhen, Shanghai, Haikou etc, ont été touchées par des pluies torrentielles et des inondations qu’elles n’avaient pas connues depuis des décennies voire des centaines d’années, entraînant des grands dommages économiques.
Et ceci ne concerne pas seulement les villes côtières. Ces dernières années, beaucoup de villes chinoises de l’intérieur du pays ont été victimes de plus en plus souvent des conditions climatiques extrêmes. Par exemple en juillet 2007, un orage et des pluies torrentielles jamais vus depuis 115 ans se sont abattus sur Chongqing, pendant que Ji’nan recevait des averses d’une violence inédite.
Beaucoup de villes sont désarmées face à ces catastrophes, et les pertes sont immenses. Même si l’environnement urbain se développe dans un souci écologique, les villes se révèlent incapables de réagir face aux effets du changement climatique. En juillet 2008, des pluies torrentielles à Kunming ont provoqué la paralysie de 80 % du trafic urbain, la fermeture de l’aéroport pendant 8 heures, transformant la ville aussi appelée ‘ville du printemps’ en piscine géante.
Tout ceci prouve que l’urbanisation excessive et irraisonnée accroit la vulnérabilité des villes et des pays en voie de développement vis-à-vis des changements climatiques.
Premièrement, les bases des infrastructures urbaines et la capacité à se protéger contre les catastrophes ne suivent pas le rythme de développement des villes. Beaucoup de villes chinoises ont négligé l’aspect de la protection de l’environnement au cours de leur développement et de l’installation des moyens de transport, de l’électricité et des infrastructures. Par exemple, le vieillissement des tuyauteries du système d’alimentation en eau et le mélange des eaux de pluie aux eaux usées présentent de graves dangers. Certaines villes comme Ji’nan, Chongqing, continuent à utiliser un ancien zonage urbain qui n’est plus adéquat et augmente le risque de catastrophes écologiques et environnementales.
Deuxièmement, beaucoup de villes chinoises ont vu affluer ces dernières années un grand nombre d’immigrants à la recherche de travail, et la capacité d’accueil de ces villes a été dépassée. Les nouveaux arrivants se logent alors dans des zones éloignées au-delà des banlieues, où le drainage des eaux et l’évacuation des déchets ne sont pas structurés. En cas de catastrophe climatique, les effets sont empirés dans ces zones urbaines marginalisées.
Troisièmement, les déplacements des travailleurs migrants stimulés par l’urbanisation et l’industrialisation augmentent la pression et le risque sur les villes côtières. En Chine, un grand nombre de travailleurs laissés pour compte dans les villages ruraux ont quitté leurs régions pauvres de l’intérieur de la Chine pour se diriger massivement vers les régions côtières. Ils alimentent ainsi en fournissant une main d’oeuvre suffisante la croissance économique de la Chine orientée vers l’export, tout en augmentant excessivement la densité de population de ces régions côtières.
Pendant le Nouvel An chinois 2008, en pleine période connue pour être, dans la Chine actuelle, la plus grande migration de travailleurs retournant dans leur village, le sud du pays a connu de terribles pluies, neiges et vents froids, les trains et les routes ont été paralysés, des millions de personnes extenuées ont été bloquées dans les gares.
Pour réduire la vulnérabilité des villes côtières vis-à-vis des risques liés aux changements climatiques, il est donc nécessaire de revoir le modèle économique traditionnel tourné vers l’export. Le modèle de croissance économique et d’urbanisation doit évoluer, tout comme le sens de migration des travailleurs. Il faut adopter des mesures incitant la main d’oeuvre à se déplacer des villes côtières vers les centres économiques de l’intérieur du pays.
Ainsi, face à la menace chaque jour plus grande liée aux changements climatiques, les challenges des villes chinoises ne se situent pas seulement dans l’amélioration de la planification urbaine, la conception d’infrastructures de prévention des désastres et la réponse à l’urgence lors de catastrophes. Ils se situent plus généralement dans l’élaboration d’une stratégie de développement économique et démographique, dans l’analyse poussée des manquements dans le système d’urbanisation progressive du pays.
La Chine dans son ensemble pourrait ainsi renforcer sa capacité à réagir de manière appropriée aux désastres dans chaque ville, d’éviter la propagation des catastrophes en chaine par l’effet domino. Cette orientation serait la plus pertinente pour envisager le processus d’urbanisation de la Chine. [/column] [column] [/column]转载自中外对话
发展中国家的很多沿海低洼城市正受到自然灾害的严重威胁,这包括中国的很多重要经济中心。
由于资源丰富、运输便利,沿海地区是全球人口分布最密集的地区,有13%的城市人口居住在仅占世界陆地面积的2%的低海拔沿海地区,其中人口超过500万的城市有65%分布在这一地区。根据联合国对这些城市受到台风/飓风、洪水、滑坡、干旱等与天气有关的自然灾害风险的评估,发现许多沿海城市是灾害风险集中而高发的区域。非洲和亚洲虽然城市化水平低,居住在沿海地区的城市人口比例却远远高于北美洲和欧洲, 尤其是亚洲,容纳了全球低海拔沿海地区3/4的人口,世界2/3的城市人口。这使得许多发展中国家城市更容易遭受到海平面上升和海洋灾害的影响。国际红十字会发布的《2008年世界灾害报告》指出,2007年亚洲发生了15次受影响人数超过100万的自然灾害,其中,中国的水灾影响了1亿人的生活,印度和孟加拉国水灾影响人数也分别超过1000万。2008年5月发生在缅甸的强热带风暴,致使全国近半人口受灾,近8万人死亡。
中国海岸线漫长,沿海低洼地区约占整个海岸线地区的30%,70%以上的大城市、50%以上的人口及70%以上的工农业产值,分布在沿海及东部地区,而这些社会经济水平相对较高的地区容易遭受到台风、洪涝等气象灾害袭击。经济与合作组织(OECD)的一项研究表明,如果对全球暴露于洪水风险中的沿海城市按照人口和社会资产排序,中国的广州、上海、天津、宁波等城市均位列风险最大的前20个城市之中。这些发达的城市在日益频繁的气候灾害面前已经表现出异常脆弱的一面。2008年6月以来,广州、深圳、上海、海口等多个沿海城市先后遭到几十年甚至上百年不遇的暴雨、水灾的袭击,造成了巨大的经济损失。实际上,不仅仅在沿海地区,近些年,中国内陆许多城市也频繁遭遇到极端天气事件的袭击,如2007年7月重庆遭受115年来最强雷暴雨袭击,济南遭受有气象记录以来最大暴雨袭击。
许多城市面对灾害束手无策,损失惨巨,即使生态环境良好的城市,也暴露出面对气候变化的脆弱性,2008年7月的昆明暴雨造成城市80%以上的道路交通瘫痪,机场关闭8个小时,使得春城成为一片泽国。
不合理的城市化和城市发展模式加剧了发展中国家及其城市应对气候变化的脆弱性。首先,城市环境基础设施和防灾能力跟不上城市发展的步伐。中国许多城市在发展过程中重交通、电力等设施,忽视环保基础设施,以城市排水系统为例,管道设备老化加上雨污合流的功能设计,在排水、防洪等方面埋下了严重的隐患。一些城市如济南、重庆依然延续着旧城市规划遗留的不合理的区位布局,加剧了城市潜在的生态和环境风险。
第二,中国许多城市由于对劳动力的巨大需求,近年外来人口大量涌入,超过了城市的接纳能力,在城郊结合地带出现大片外来人口的聚集区,供排水、废弃物处理等基础设施建设滞后,一旦发生城市气象灾害,会加剧城市边缘地带的受灾程度。
第三,城市化和工业化驱动的劳动力转移模式加剧了沿海地区的风险压力。在中国,大量的农村剩余劳动力从贫困内陆地区向沿海发达地区流动,充足的劳动力一方面大大促进了中国出口导向的经济增长,另一方面也造成了沿海地区过于密集的人口分布。在2008年春节期间,被称为中国当代“最大规模人口迁移”的农民工返乡潮遭遇南方的雨雪冰冻灾害,铁路、公路瘫痪,数百万人被困在车站。为了减小沿海城市气候变化风险的潜在脆弱性,需要重新思考传统的以外向型经济为动力的经济增长模式及城市化模式,改变单一的劳动力流动模式,采取措施引导劳动力从沿海地区向内陆地区的经济中心移徙。
综上所述,在日益加剧的气候变化风险面前,中国城市所面临的问题不仅仅表现在城市规划、防灾基础设施和灾害应急能力等方面的改善,更应该从经济区域布局和人口发展的总体战略,中国城市化进程的内在缺陷等方面进行深入分析,以便从整体上增强中国及各城市应对冲击的适应能力,避免单一的问题引发多米诺骨牌式的连锁负面效应。从这个角度思考气候变化对中国城市和城市化进程的影响,应该更有意义。