Vers une convergence des certifications mondiale environnementales?

Jean CARASSUS
Les certifications environnementales des immeubles ont toutes une base nationale : HQE en France, BREEAM au Royaume-Uni, LEED aux Etats-Unis, Green Star en Australie… La plupart s’exportent hors de leur pays d’origine. LEED et BREEAM sont les plus présentes à l’international. Des opérations HQE voient le jour en Belgique, au Luxembourg et en Algérie.
Les pouvoirs publics supranationaux (Union Européenne, ONU) et les investisseurs internationaux (voir par exemple l’interview dans ce blog d’AXA Real Estate Investment Managers) ne peuvent que constater la grande hétérogénéité des démarches, des cibles visées, des performances exigées, des systèmes de notation. Dans le quartier de la Défense à Paris, pour répondre aux attentes des différents types d’investisseurs, certains immeubles sont obligés d’être certifiés à la fois HQE, LEED et BREEAM !
Après un parcours où chacun a fait cavalier seul, un rapprochement est enfin en train de se produire entre les principaux certificateurs. Ce rapprochement est issu d’un triple mouvement.
La première initiative fut une invitation, par l’Etablissement public du quartier de la Défense, du CSTB (dont la filiale Certivea assure en France la certification « NF Bâtiments Tertiaires Démarche HQE® ») et du BRE, responsable de la certification britannique BREEAM.
Très vite la nécessité d’un échange au niveau européen est mise en avant. Les Allemands, qui viennent de mettre au point leur démarche environnementale, sont approchés. D’autres pays sont contactés, y compris le Brésil qui vient d’élaborer une certification proche de la démarche HQE. Sustainable Building Alliance (SB Alliance) est créée en juin 2008.
L’objectif de SB Alliance est de développer des méthodes communes pour mesurer et comparer la performance environnementale au niveau international. L’alliance veut développer une approche commune enre les différentes méthodes d’évaluation pour améliorer leur lisibilité, leur comparaison et leur mise en oeuvre.
Le comité de direction est composé du BRE (Royaume-Uni), du CSTB(France), du DGNB (Allemagne), de la FACV (Brésil), de l’ITC-CNR(Italie), du NIST (USA) et du VTT (Finlande), rejoints par l’IVE(Espagne) et, en octobre 2009, par l’USGBC, qui gère la certification LEED (Etats-Unis). Début 2010, le GBC japonais, qui gère le labelCASBEE a adhéré à SB Alliance.
SB Alliance est coprésidée par Carole Le Gall, directrice générale du CSTB et Carole Atkinson, directrice générale de BRE-Global.
En juin 2009, le CSTB et le BRE ont signé un accord pour élaborer ensemble un label immobilier de qualité environnementale européen.
Les Green Building Councils d’Australie (GBCA, qui gère la certification Green Star), du Royaume-Uni (UKGBC), des Etats-Unis (USGBC), et le BRE décident de faire converger leurs approches. Un protocole d’accord est signé en mars 2009. L’objectif en est l’élaboration d’une méthodologie commune de mesure de l’impact de l’immobilier en termes de gaz à effet de serre.
Ces deux premières initiatives convergent ensuite avec un accord entre SB Alliance, le World Green Building Council (WGBC), le BRE, le DGNB, le GBCA, l’UKGBC, l’USGBC et le CSTB. Six indicateurs essentielssont proposés : carbone, énergie, eau, déchets, qualité de l’air intérieur, rentabilité financière.
Par ailleurs, en 2008, le Programme Environnement de l’ONU (United Nations Environment Programme, UNEP), dans le cadre de sonInitiative pour les Bâtiments Durables et le Climat (Sustainable Buildings and Climate Initiative, SBCI), a lancé un groupe de réflexion international dont l’un des objectifs est de promouvoir une mesure commune de l’impact carbone et de la consommation d’énergie des bâtiments au niveau mondial.
Les trois initiatives convergent lors des réunions organisées par l’UNEP SBCI à Paris et Singapour en septembre et octobre 2009 et se traduisent, lors d’une réunion à Copenhague sous l’égide de l’UNEP-SBCI en décembre 2009, par la présentation d’un cadre commun à la Conférence sur le changement climatique.
La présentation faite par Stéphane Pouffary et Niclas Svenningsenrésume le rapport Métrique Commune Carbone pour mesurer l’utilisation de l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des immeubles.
Un cadre commun de mesure est proposé pour les deux premiers indicateurs, parmi les six suggérés par SB Alliance. Les consommations et les émissions concernent, pour l’instant, la phase utilisation des immeubles. Les données doivent être mesurables, « reportables », vérifiables, et recueillies en cohérence avec les principes et les méthodes des standards internationaux (ISO notamment).
Quatre indicateurs sont proposés : KWh/m²/an et si possible KWh/occupant/an, kg équivalent CO2/m²/an et kg équivalent CO2/occupant/an.
Le cadre doit être transformé en outil opérationnel après consultation des professionnels de la construction et de l’immobilier.
La démarche doit progressivement concerner les autres indicateurs définis par SB Alliance.
L’objectif n’est pas d’élaborer un seul label environnemental mondial mais de constituer un corpus commun aux principales certifications environnementales des immeubles. Un progrès que pouvoirs politiques et investisseurs internationaux attendent avec impatience.

一个世界绿色建筑标签的整合?

雅言组 译
所有绿色建筑标签都立足于本国: LEED 在美国,BREEAM 在英国,HQE 在法国, 澳大利亚则是绿星。但它们中大多也向他国输出。 LEED和BREEAM是目前最具国际影响力。 HQE则活跃在比利时,卢森堡和阿尔及利亚。
国际官方组织(联合国,欧盟)和投资者只了解到这些标签在方法,指标,性能以及评级系统的差异性。 在巴黎的拉德芳斯商务区,为了满足国际投资者的不同需要,一些建筑物不得不同时附上HQE,LEED和BREEAM标签!
在经过了一段各自为政的时期,现在几个主要标签正寻求的一种联合。它从 三方面展开。
首先,由法国巴黎的拉德芳斯商务区公共设施,法国建筑科学技术中心(CSTB)和英国建筑研究所(BRE),共同研究它们标签对接的可行性。
此后,很快这项欧洲范围内的交流引起德国绿色标签机构的关注,接着是其它国家的加入,其中包括了刚刚制定类似于HQE自己标签的巴西。这样于2008年6月可持续建筑联盟(SB联盟)就此成立。
SB联盟的目标是发展一套可以用来监测和比较环境性能的国际通用指标。 它 致力于开发一套评估工具更大的不同评估方法之间的共同研究角度,以增进它们的可读性,可比性,可实施性。
在这个管理委员里会聚 了 BRE(英国), CSTB(法国), DGNB(德国), FACV(巴西),ITC-CNR(意大利), NIST (美国)和 VTT(芬兰)。稍候,是IVE (西班牙)各国绿色建筑机构。在2009年10月 美国 运营LEED的绿色建筑协会,,也加入进来。 2010年年初,运营 CASBEE的日本GBS,加入SB联盟。
目前SB联盟是由CSTB的主席卡罗莱乐高尔和BRE的主席阿特金森共同领导。
2009年6月,BRE和CSTB签署了一项协议,希望能共同制定一个欧洲绿色建筑标签。
澳大利亚、英国、美国的绿色建筑委员会以及英国建筑研究所决定协调各自标准。终于2009年3月达成协定 出台一个共同测量房地产在温室气体的影响。
那么联盟这前两个倡议最终在SB联盟、 世界绿色建筑协会(WGBC)、CSTB、BRE 、DGNB、GBCA、UKGBC和USGBC达成一致。 提出六大基本指标 :碳排放,能源,水,垃圾,室内空气质量和盈利能力。
此外,在2008年,联合国环境计划署(联合国环境计划署,环境规划署)通过其 倡议的可持续建筑与气候 (可持续建筑与气候倡议,SBCI)框架内,推出一组国际研讨方案,其目标之一,是在世界范围内,推动建筑能耗及碳影响的共同标准。
这三项计划衔接会议于2009年9月在巴黎和2009年10月在新加坡举办的由联合国环境计划署及SBCI,在一SBCI会议在哥本哈根联合国环境署的主持下 于2009年12月通过提出改变气候会议的共同框架。
该 由斯蒂芬和尼克拉斯斯文宁森 总结的 报告共同度量碳 来衡量建筑物能源使用和温室气体排。
一个常见的措施是首次提出了两项指标,除由SB联盟提出的6个。 消费和排放有关的时刻,对楼宇的使用阶段。 数据必须是可测量的,“递延”,可核查,可收集的,特别是与国际标准化组织的国际标准ISO方法和原则一致。
建议的四项指标分别是:千瓦时/平方米/年,如果可能的话,千瓦时/使用者/年,公斤对等于二氧化碳当量/平方米/年,以及二氧化碳当量/使用者/年。
在咨询建筑及房地产专业人士,该框架应转变为一门可操作的工具。这种方法应逐步涉及到其他的由SB联盟规定的指标。我们的目标不是建立一个单一的全球环境标志,而是建立与主要建筑物的环保认证一个共同的汇集。 这是政治权力机关与国际投资者都在热切期待的一个进步。

Vers une convergence des certifications mondiale environnementales?

Jean CARASSUS
Les certifications environnementales des immeubles ont toutes une base nationale : HQE en France, BREEAM au Royaume-Uni, LEED aux Etats-Unis, Green Star en Australie… La plupart s’exportent hors de leur pays d’origine. LEED et BREEAM sont les plus présentes à l’international. Des opérations HQE voient le jour en Belgique, au Luxembourg et en Algérie.
Les pouvoirs publics supranationaux (Union Européenne, ONU) et les investisseurs internationaux (voir par exemple l’interview dans ce blog d’AXA Real Estate Investment Managers) ne peuvent que constater la grande hétérogénéité des démarches, des cibles visées, des performances exigées, des systèmes de notation. Dans le quartier de la Défense à Paris, pour répondre aux attentes des différents types d’investisseurs, certains immeubles sont obligés d’être certifiés à la fois HQE, LEED et BREEAM !
Après un parcours où chacun a fait cavalier seul, un rapprochement est enfin en train de se produire entre les principaux certificateurs. Ce rapprochement est issu d’un triple mouvement.
La première initiative fut une invitation, par l’Etablissement public du quartier de la Défense, du CSTB (dont la filiale Certivea assure en France la certification « NF Bâtiments Tertiaires Démarche HQE® ») et du BRE, responsable de la certification britannique BREEAM.
Très vite la nécessité d’un échange au niveau européen est mise en avant. Les Allemands, qui viennent de mettre au point leur démarche environnementale, sont approchés. D’autres pays sont contactés, y compris le Brésil qui vient d’élaborer une certification proche de la démarche HQE. Sustainable Building Alliance (SB Alliance) est créée en juin 2008.
L’objectif de SB Alliance est de développer des méthodes communes pour mesurer et comparer la performance environnementale au niveau international. L’alliance veut développer une approche commune enre les différentes méthodes d’évaluation pour améliorer leur lisibilité, leur comparaison et leur mise en oeuvre.
Le comité de direction est composé du BRE (Royaume-Uni), du CSTB(France), du DGNB (Allemagne), de la FACV (Brésil), de l’ITC-CNR(Italie), du NIST (USA) et du VTT (Finlande), rejoints par l’IVE(Espagne) et, en octobre 2009, par l’USGBC, qui gère la certification LEED (Etats-Unis). Début 2010, le GBC japonais, qui gère le labelCASBEE a adhéré à SB Alliance.
SB Alliance est coprésidée par Carole Le Gall, directrice générale du CSTB et Carole Atkinson, directrice générale de BRE-Global.
En juin 2009, le CSTB et le BRE ont signé un accord pour élaborer ensemble un label immobilier de qualité environnementale européen.
Les Green Building Councils d’Australie (GBCA, qui gère la certification Green Star), du Royaume-Uni (UKGBC), des Etats-Unis (USGBC), et le BRE décident de faire converger leurs approches. Un protocole d’accord est signé en mars 2009. L’objectif en est l’élaboration d’une méthodologie commune de mesure de l’impact de l’immobilier en termes de gaz à effet de serre.
Ces deux premières initiatives convergent ensuite avec un accord entre SB Alliance, le World Green Building Council (WGBC), le BRE, le DGNB, le GBCA, l’UKGBC, l’USGBC et le CSTB. Six indicateurs essentielssont proposés : carbone, énergie, eau, déchets, qualité de l’air intérieur, rentabilité financière.
Par ailleurs, en 2008, le Programme Environnement de l’ONU (United Nations Environment Programme, UNEP), dans le cadre de sonInitiative pour les Bâtiments Durables et le Climat (Sustainable Buildings and Climate Initiative, SBCI), a lancé un groupe de réflexion international dont l’un des objectifs est de promouvoir une mesure commune de l’impact carbone et de la consommation d’énergie des bâtiments au niveau mondial.
Les trois initiatives convergent lors des réunions organisées par l’UNEP SBCI à Paris et Singapour en septembre et octobre 2009 et se traduisent, lors d’une réunion à Copenhague sous l’égide de l’UNEP-SBCI en décembre 2009, par la présentation d’un cadre commun à la Conférence sur le changement climatique.
La présentation faite par Stéphane Pouffary et Niclas Svenningsenrésume le rapport Métrique Commune Carbone pour mesurer l’utilisation de l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des immeubles.
Un cadre commun de mesure est proposé pour les deux premiers indicateurs, parmi les six suggérés par SB Alliance. Les consommations et les émissions concernent, pour l’instant, la phase utilisation des immeubles. Les données doivent être mesurables, « reportables », vérifiables, et recueillies en cohérence avec les principes et les méthodes des standards internationaux (ISO notamment).
Quatre indicateurs sont proposés : KWh/m²/an et si possible KWh/occupant/an, kg équivalent CO2/m²/an et kg équivalent CO2/occupant/an.
Le cadre doit être transformé en outil opérationnel après consultation des professionnels de la construction et de l’immobilier.
La démarche doit progressivement concerner les autres indicateurs définis par SB Alliance.
L’objectif n’est pas d’élaborer un seul label environnemental mondial mais de constituer un corpus commun aux principales certifications environnementales des immeubles. Un progrès que pouvoirs politiques et investisseurs internationaux attendent avec impatience.

GREEN BUILDING LABELS: TOWARDS WORLDWIDE COMMON METRICS?

Jean CARASSUS

All green buildings labels have a national basis: LEED in the USA, BREEAM in the UK, HQE in France, Green Star in Australia… Most of them are exported. LEED and BREEAM are the most present on international level. HQE is active in Belgium, Luxemburg and Algeria.

International public authorities (UN, European Union) and investors (see AXA Real Estate Investment Managers interview in the present blog) observe the heterogeneity of methods, targets, performance levels and rating systems. In Paris-La Défense Business District, some buildings have to be labeled HQE, LEED and BREEAM at the same time to be assessed by national and international investors!
After a period when each label worked alone, a connection is being at last set up between the main labels. Three initiatives are at the origin of this convergence.
The first meeting was organised by the French Paris-La Défense Business District public establishment, which invited French CSTB and British BRE to examine the possibility of convergence. A European approach was soon highlighted. German new green label organization was contacted. Sustainable Building Alliance (SB Alliance) was created, in June 2008.
SB Alliance’s goal is to develop common metrics that can be used to monitor and compare internationally sustainable performance and ecological behavior. It works to develop a greater level of commonality between the different assessment tools to improve understanding, comparability and take-up.

SB Alliance is a non-profit coalition of standard setting organizations, national building research centers, and property industry and construction sector stakeholders that is intended to accelerate the international adoption of Sustainable Building (SB) practices through the promotion of shared methods of building performance assessment and rating.

Its Core Group reunites BRE (United Kingdom), CSTB (France), DGNB (Germany), FACV (Brazil),ITC-CNR (Italy), NIST (USA) and VTT (Finland). Then IVE (Spain) and, in October 2009, USGBC, which runs LEED, joined the Core Group. At the beginning of 2010, the Japanese GBC, which runs CASBEE, joined SB Alliance.

SB Alliance is co-chaired by Carole Le Gall, Managing Director of CSTB and Carol Atkinson, Managing Director of BRE-Global.
In June 2009, BRE and CSTB signed an agreement to elaborate together a European environmental label for buildings.
In March 2009, an agreement, with roughly the same aim, was signed by Green Building Councils from the US (USGBC), Australia (GBCA, which runs Green Star), the UK (UKGBC) and BRE.
Then the two initiatives converged through an agreement between SB Alliance, the World Green Building Council (WGBC), CSTB, BRE, DGNB, GBCA, UKGBC and USGBC. Six essential indicatorsare suggested: carbon, energy, water, waste, indoor quality and profitability.
The third initiative was taken in 2008 by UNEP Sustainable Buildings and Climate Initative(UNEP-SBCI) which set up an international think tank to define and promote a common carbon index.
The different initiatives converged in the meetings organized by UNEP SBCI in Paris and Singapore in September and October 2009, and the presentation of a common framework, at ameeting held by UNEP-SBCI, at the Copenhagen Conference on Climate Change, in December 2009.
The Stephane Pouffary and Niclas Svenningsen presentation summed up the “Common Carbon Metric Report for Measuring Energy Use & Reporting Greenhouse Gas Emissions from Building Operations”.
A common framework is proposed for the first two indicators, among the six indicators suggested by SB Alliance. Energy consumption and CO2 emissions will concern, for the moment, the use of the building. The data will be Measurable, Reportable and Verifiable (MVR). They will be gathered according to the principles and methods of international standards (ISO among others).

Four indicators are proposed: KWh/m²/year and if possible KWh/occupant/year, kg CO2 equivalent/m²/year and kg CO2 equivalent /occupant/year.
The framework has to be transformed into a practical tool after a major consultation of Construction and Property Sector actors. Then the method will concern the other indicators specified by SB Alliance.
The aim is not to elaborate one worldwide environmental label but to define and implement a common methodological framework for the main international labels. It is a progress which was awaited with some impatience by international public authorities and investors.

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